Il ne faut pas etre Sioux pour se retrouver dans les villages de New York. Il suffit de savoir compter jusqu'à 215 pour aller de la 1ere avenue a l'est jusqu'à la 12eme avenue a l'ouest et de la 1ere rue du sud jusqu'à la 215eme rue au nord de Manhattan.
Les Indiens n'ont pas eu le loisir de profiter de cette basique construction urbaine elaboree par un certain Peter Stuyvesant en 1647. Apres avoir echange de la nourriture contre les petards des 30 colons hollandais qui ont debarque ici en 1609, les Mohicans et les Iroquois, n'ont meme pas eu le temps de fumer le calumet de la paix avec les amis de Peter. L'interdiction des unions entre colons et indiens, la taxation des tribus ou la prohibition de l'alcool ne mettent pas fin aux reglements des conflits economiques entre les deux camps Depuis son QG de derriere la palissade (Wall street...), le Directeur General hollandais de la Compagnie des Indes orientales opte pour une solution finale ; le massacre des indiens en 1643.
Apres avoir elimine cette population trop rustique, la ville accueille vite des gens venus de tous les horizons, non armes de flechette. En 1664, quand les anglais s'emparent de la ville, on recense autant de langues que de rues , 17 !
En realite, les mecreants hollandais – qui seraient aujourd'hui passibles du tribunal International de La Haye ....-cedent la ville au gouverneur britanique en 1674, en echange du Surinam.
Il est etonnant de constater qu'avant le developpement du telegraphe, de l'aviation ou de l'internet, quelques gentlemen pouvaient deja jouer au monopoly des territoires. Le sacre dollar n'etait pas ne, le bunker de Wall street n'etait qu'une baraque en bois qui allait bruler plus tard, le 11 septembre 1776. et la ville etait connue pour son marche au noirs debarques d'Afrique. C'etait deja le debut de la mondialisation dont on nous parle encore aujourd'hui comme d'un fait nouveau...
La Nouvelle Amsterdam change de nom et devient New York pour commemorer le cadeau de Charles II a son frere James, duc d'york. Le territoire indien Mannahata devient Manhatan en prevision des tournages de films que realisera un certain Woody Allen quelques annees plus tard.
Bon an, mal an, la ville profite de la situation attractive de son port pour accueillir les migrants venus des quatre coins du Monde, se developper et devenir le must du developpement occidental.
60% de la population a au moins un ascendant immigrant: flamand, anglais, ecossais et francais de la premiere heure, africain (20% de la population en 1746), juif russe ou polonais, italien, grec, hongrois, roumain, bohemien de la seonde heure, americain du sud, cubain, asiatique, africain de la troisieme heure.
Autant dire que l'equipe de France de foot ferait ici pale figure par son manque de diversite...Les new yorkais ont toutes les couleurs ou presque...je n'ai pas encore apercu de martien vert !
Et c'est cette forte et constante immigration qui a contribue a la croissance de la ville.
Apres un XIX eme siecle du « plus », le plus grand port du monde de 1820 a 1960, le plus grand building, la ville la plus riche, le XX eme siecle a ete plus sombre ,guerre de prohibition de 1919, crise de 1929, quasi banqueroute de 1975, panne generale d'electricite de 1977.
Meme si elle n'est plus au top du top – l'America's Cup s'est refugiee en Australie puis en Suisse et les courses transatlantiques de Clippers sont majoritairement remportees par les frenchies ! - arpenter les differents quartiers est un plaisir etrange et presque campagnard, comme a Amsterdam, les canaux en moins et les buildings Arts Deco en plus.
Pour terminer cette histoire, et pour que vous puissiez ameliorer votre anglais, un extrait du journal de CBS. En aout 1974, un francais, Philippe Petit, a realise un exercice que plus personne ne realisera....
Elle est n'est pas belle, meme vue de derriere ?